Les espèces qui survivent
ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes,
mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.
Charles Darwin
Station Vavilov
Surface : 1 hectare
La station Vavilov a été inaugurée en 2021, en présence d’Aleksey Zavarzin, directeur adjoint et directeur des relations internationales de l’Institut Vavilov de saint-Petersbourg. Pilotée par le CRBA, elle est l’unique station en dehors de la Russie.
Les végétaux arrivent au CRBA. Ils sont testés dans la station Vavilov selon trois axes :
FACULTÉ DES VARIÉTÉS À S’ADAPTER
sur le moyen et le long terme au dérèglement climatique (notamment excès d’humidité et de sècheresse)
SÉLECTION DES VÉGÉTAUX POUR LEUR QUALITÉS NUTRITIONNELLES
afin de faire face aux nouveaux enjeux alimentaires (contrôle indépendant des nutriments en laboratoire d’analyse)
CAPACITÉ DES VARIÉTÉS À ÊTRE CULTIVÉES SANS INTRANTS D’ORIGINES CHIMIQUES
(résistances naturelles aux maladies, adaptation à la culture biologique des sols, etc.).
En 2025, nous lançons un programme de recherche participative et d’expérimentations agronomiques pour 3 ans : « Cultiver l’avenir« .
La station Vavilov propose l’étude de variétés d’origine locale et mondiale, afin de mettre à disposition du plus grand nombre les ressources génétiques nécessaires à notre alimentation et adaptées à leur environnement.
Nous inspirer des méthodes de l’Institut Vavilov nous est apparu primordial car il s’agit d’expérimenter et de sélectionner sur la Métropole de Lyon, les variétés les plus intéressantes pour leur diversité génétique dans notre région, sur nos propres sols et micro-climats.
LA STATION VAVILOV EST UNIQUE
la plupart des stations d’expérimentations agronomiques françaises travaillent majoritairement dans un contexte d’agriculture conventionnelle, avec des variétés souvent créées en laboratoire, devant s’adapter à tout type d’environnement grâce à l’emploi de la chimie.
LES TRAVAUX DE L’INSTITUT VAVILOV MONTRENT DEPUIS 120 ANS UNE AUTRE VOIE
Rechercher, caractériser et sélectionner les variétés les mieux adaptées à divers contextes locaux, sans utilisation d’intrants chimiques, le moins d’eau possible, avec de meilleurs rapports qualités nutritionnelles / rendements.
En nous inspirant des méthodes mises en place par Nicolaï Vavilov, nous proposons de conduire des expérimentations adaptées aux objectifs environnementaux contemporains.
Atteindre ces objectifs n’est possible qu’en disposant d’une diversité génétique suffisante,
basée à la fois sur les différentes collections rassemblées par le CRBA depuis 2008
ainsi que sur variétés collectées lors de nos expéditions dans le monde (sud Caucase (2015), Daghestan (2017) et Arménie en 2026.
L'institut Vavilov
Fondé en 1894, « Le Bureau de Botanique Appliquée » devient la plus ancienne banque de semences au monde. En 1967 il prend le nom d’un de ses plus illustres scientifiques, Nicolaï Ivanovitch Vavilov (1887-1943), pour devenir aujourd’hui l’Institut Vavilov pour les ressources génétiques des plantes.
Ancien directeur des lieux jusqu’en 1940, Vavilov a consacré sa vie à la culture d’une collection vivante qui abrite aujourd’hui les semences d’environ 325 000 espèces et variétés végétales, faisant d’elle la quatrième banque de semences mondiale.
Visionnaire, il conduira 115 expéditions de collecte de végétaux dans 64 pays avec une seule obsession : préserver l’humanité de la famine par la biodiversité. Cette collection prélevée sur les cinq continents entre 1920 et 1940, avant l’avènement de la chimie, constitue toujours un patrimoine biologique et culturel unique¹, essentiel aux enjeux agricoles et paysagers de demain.
¹Les collections rassemblées par Nicolaï Vavilov sont uniques au monde car 80% des ressources génétiques conservées n’existent qu’à l’Institut. C’est la seule collection rassemblée avant l’industrialisation de l’agriculture, avec de nombreuses espèces et variétés adaptées à une culture sans intrants chimiques.
La ferme Melchior
Laboratoire de la biodiversité européenne adaptée aux changements climatiques
Surface : 2 hectares
Un site historique
D’une superficie de 9 hectares environ, le domaine est resté quasiment préservé́ dans son intégralité́ depuis la fin du XVIIe siècle, à la suite d’aménagements successifs, notamment par Melchior Philibert, marchand-banquier lyonnais, spécialisé́ dans le commerce des monnaies, des soieries et dentelles, de produits exotiques comme les épices et les teintures.
Entre 1387 et 2018, plus de 22 propriétaires vont se succéder au «domaine de l’Haye», nom historique donné à ce territoire dès le XIVe siècle. Il est actuellement la propriété́ de la ville de Charly.
L’histoire du domaine Melchior Philibert montre que le site a toujours accueilli et expérimenté des plantes d’origine exotique pour l’époque. Nous souhaitons renouer avec cette tradition qui, sans aucun doute est à l’origine de nombreuses créations variétales dans la région lyonnaise au XIXe siècle.
Il s’agit d’acclimater et d’expérimenter des végétaux a priori peu habitués au climat actuel de la métropole de Lyon mais qui pourraient, avec le changement climatique, s’adapter voire remplacer certaines cultures.
La ferme Melchior abrite les applications concrètes de tous nos travaux, dans un jardin historique rénové qui intègre les enjeux du futur.
Méthodes culturales
Afin de cultiver les variétés sans intrants chimiques, plusieurs techniques culturales sont expérimentées. La station est intégrée à la ferme Melchior, conduite sur le principe de l’agroforesterie. Ce mode de culture ancestral, remis au goût du jour dans les années 1990-2000, et pratiqué depuis l’Antiquité (probablement depuis le Néolithique), a presque disparu de France à cause de l’industrialisation de l’agriculture.
Conçue sur le principe d’expérimentations permanentes, la ferme Melchior propose aux professionnels comme au grand public les ressources techniques issues de nos recherches, tout comme les produits (bruts ou transformés), cultivés par nos soins. C’est aussi bien entendu un lieu qui fait le lien entre le passé, le présent et le futur.
Notre objectif principal est d’expérimenter un modèle d’exploitation agricole sur une surface modeste, qui serve d’exemple à l’échelle d’une métropole comme celle de Lyon.
Nous réalisons, avec nos partenaires scientifiques et techniques des expérimentations agronomiques permettant la culture biologique des végétaux, dans le meilleur respect possible de l’environnement : respect de la flore et de la faune, aériennes et souterraines, sans intrants chimiques, en utilisant le moins d’eau possible tout en favorisant la diversité des espèces et des pratiques culturales.
Les parcelles sont entourées de haies constituant un bocage servant de corridors écologiques.
- Toutes les techniques d’équilibre et de lutte biologique intégrées sont mises en place pour devancer d’éventuels problèmes phytosanitaires.
- Des analyses de sols, des expériences sur les associations de culture, la mycorhization, les protéodies, les substances végétales de traitements (purins, huiles essentielles, etc.), ou tout autre traitement permettant de s’affranchir de la chimie sont expérimentés.
- Des partenariats scientifiques et techniques sont mis en place, notamment avec les établissements, associations et laboratoires de recherche agronomiques. Nous avons élaboré une démarche participative afin de définir en amont les protocoles d’expérimentation et diffuser largement les résultats chez les agriculteurs, les jardiniers, les professionnels du paysage, etc.
La ferme Semencière
Surface : 1,5 hectares
La ferme semencière a été créée et inaugurée en 2022.
Elle est pilotée par la CRBA, en partenariat avec la Métropole de Lyon.
Elle est la base arrière de la ferme Melchior mais aussi le point de départ d’un réseau de fermes plus conséquent, développé par la Métropole de Lyon.
Elle est aussi l’épicentre à partir duquel nous cherchons des terres complémentaires pour la production de semences.
Nous avons investi un terrain de 2,2 hectares en 2023.
L’objectif ultime de l’étude des variétés et la production de semences sont leur distribution auprès des professionnels (maraîchers, agriculteurs, pépiniéristes).
Le CRBA a créé la première ferme pilote de ce réseau et mis en place une méthodologie unique.
Notre équipe a réfléchi à des leviers d’actions à court et moyen terme. La question de la sécurité alimentaire, des productions aux qualités nutritionnelles avérées, des circuits courts sont des sujets majeurs.
La Métropole de Lyon dispose d’atouts essentiels pour recréer une ceinture agricole et verte sur ce territoire. Son histoire démontre en effet que Lyon et sa région furent l’un des grands centres d’obtentions horticoles en Europe au XIXe siècle, constituant ainsi la deuxième ressource économique de la ville ; un rayonnement international qui a bien entendu donné naissance à un patrimoine gastronomique reconnu dans le monde entier.
