2023 – Découverte de nouvelles espèces

Agropyre intermédiaire (Kernza)

Analyses en cours d’environ 20 variétés en conservation et observation.

L’agropyre intermédiaire est une graminée vivace, son système racinaire est profond et présnte une bonne résistance à la sécheresse. Elle permet un bon stockage du carbone et améliore la structure des sols. Elle est aussi une bonne concurrente aux plantes adventis

Les systèmes de grandes cultures sont exclusivement composés de cultures annuelles. Ces systèmes, malgré leur productivité, participent à des degrés divers à la dégradation des sols, à l’érosion de la biodiversité, et nécessitent le plus souvent un recours important aux intrants.
Dans ce contexte, l’introduction de plantes herbacées pérennes, progressivement sélectionnées pour améliorer la production de grains, est une démarche encore exploratoire mais pourrait offrir un nouveau levier de diversification, favorisant une couverture de sol permanente, une production de biomasse fourragère complémentaire à la production de grains, et la restauration de fonctions écologiques souvent altérées par les systèmes de cultures annuelles.
L’ISARA a lancé depuis 2016 des projets de recherche sur cette thématique et travaille en particulier sur le cas de l’espèce Thinopyrum intermedium (Kernza) qui a fait l’objet d’efforts de sélection en Amérique du Nord depuis le début des années 2000.
Les variétés-populations issues de la sélection ne représente qu’une partie de la diversité génétique existante au sein de l’espèce Thinopyrum intermedium, et c’est pourquoi le CRBA collabore avec l’ISARA pour accueillir et conserver des populations sauvages de cette espèce, potentiellement capables d’exprimer des phénotypes différents des populations sélectionnées et intégrées dans les études agronomiques.

Olivier Duchêne – enseignant chercheur ISARA

Sorghos (en cours d’analyses)

Cette céréale millénaire, d’origine africaine, est la 5ème céréale dans le monde (avec 49 millions d’hectares de production), après le maïs, le blé, le riz et l’orge.
Peu sensible aux maladies et aux ravageurs, économe en eau, le sorgho est également plus résistant à la sécheresse que le maïs du fait d’un système racinaire très performant.
De par son système racinaire profond, la plante puise efficacement les ressources minérales du sol.

Objectifs et méthodologie

Dans le cadre de l’exploration de nouvelles espèces et pouvant contribuer à faire face au changement climatique, un essai sur 49 variétés de sorgho (le sorgho étant considérée comme une céréale moins consommatrice en eau) a été installé à la ferme Melchior.

Cette expérimentation avait trois objectifs spécifiques :

  • Décrire/Caractériser des variétés
  • Typologie de 49 variétés selon les différents types de sorghos et usages
  • Criblage de ces variétés
  • Analyse de la teneur en sucre des tiges                                                               


Théorie sur le Classement des variétés selon le type de sorghos

Les sorghos se distinguent tout d’abord par leur mode de récolte : ils sont dits « monocoupe » s’ils sont récoltés une fois ou bien « multicoupes », s’ils sont destinés à être exploités plusieurs fois au cours de leur cycle. 

Les sorghos monocoupes peuvent être moissonnés en grains pour l’alimentation humaine ou l’alimentation animale ou ensilés pour la production de fourrage.

Concernant le sorgho multicoupe, on retrouve deux types de variétés :

  • Les Sudan grass ou « herbe du Soudan ». Ils ont une grosse capacité de tallage et de repousse et présentent des tiges et feuilles fines.
  • Les hybrides (Sorghum bicolorSudan grass). Plus tardifs que le type Sudan Grass, leur potentiel de rendement est plus élevé. Ils possèdent une morphologie plus grossière mais plus vigoureuse.


N.B Qu’ils soient monocoupes ou multicoupes, ces différents types de sorghos peuvent présenter le caractère BMR (Brown Mid Rib) qui n’est autre que l’expression phénotypique du gène BMR qui se caractérise par la présence de la couleur brune sur la nervure centrale.

Amarantes

CRBA - Découverte de nouvelles espèces - L'amarante

Si l’amarante est très résistante aux forte chaleur, grâce à son système racinaire profond, elle agit également comme un outil indispensable au travail du sol, à son aération et au développement des micro-organismes.

Cette céréales originaire d’Amérique centrale était très utilisées par les incas dans le but d’en consommer les feuilles et les graines. Ses très grandes capacités nutritives l’ont menée à être associée aux rituels religieux de cette civilisation, puis interdite par les colons espagnols.

L’amarante possède de fantastiques vertus bien trop méconnues du grand public. Elle constitue une ressource complète en protéines végétales (lysine, tryptophane…), est riche en fer, phosphore, cuivre, magnésium…

Suite à une étude préliminaire en 2019-2020 au sein du projet SensasAB (projet en collaboration avec l’ITAB – Institut technique pour l’agriculture biologique), Il a été constaté que les graines d’amarantes possèdent un haut potentiel agronomique et nutritionnel qu’il faut explorer en profondeur, notamment sa teneur en acides aminés essentiels. Ce projet avait pour objectif général d’explorer la diversité et de mieux connaitre les usages de cette espèce.

Objectifs

L’étude avait trois principaux objectifs :

  • Caractériser (Robustesse, Rusticité et performance) six variétés d‘amarantes prometteuses
  • Explorer l’aspect technologique (étude de la faisabilité de la filière de production et de valorisation des graines et des feuilles d’amarantes)
  • Mesurer les qualités nutritionnelles et identifier les plus prometteuses (recherche de moyens complémentaires en cours).                                                                                                                       

Résultats

Sur les 6 variétés évaluées au printemps 2022, trois ont retenues notre attention par leur résistances/tolérance à la sécheresse ainsi que leur tolérance à deux épisodes de grêle (la majorité des tiges ont résisté, les tiges coupées ont repoussé rapidement) : ‘Plaisman’,’Elena’s red’ et ‘Sp 201’.